6 mars 2013 - Constat alarmant : plus d'un mois d'absence.
Peu d'excuses s'offrent à nous pour expliquer ce silence radio si ce n'est notre voyage à Toviklin fort en émotion qui s'est ensuite soldé par 1 semaine de repos forcé du KGB. Par "repos forcé", il faut entendre maladie terrassante qui nous a contraintes à regarder Puss In Boots (a.k.a Le Chat Potté) plusieurs fois en quelques jours.
Depuis: travail, détente, Club, don de 250 "boîtes à meuh" de la part d'une entreprise nantaise, Pacha, piscine, envois de mails, harcèlement de tous les Rotary Club de France et de Navarre, Makoomba, acquisition d'un ventilateur, achat d'un pot de Nutella à 10 €, foudre, 1493€ récoltés grâce à Ulule, construction du business model de la salle informatique, coupure de courant, coupure d'eau, coupure de courant ET coupure d'eau en même temps, Georgi attend des chatons*, Festival des glaces, plage, Code barre, tchhh, retour en zem de la clinique d'Akpakpa avec de la morphine dans le sang (pour éviter d'inquiéter nos proches, nous préférons taire le nom de cette personne), Sodabi, débriefing de Toviklin, compte rendu des rencontres avec les acteurs de Toviklin (Association des parents d'élèves, directeur du collège/lycée, maintenancier), salade, Chawarma, poulet, salade, salade et encore de la salade.
* Noms en lisse pour les futurs chatons : paChat, Chat-warma (que nous réduirons à Chat-war), Puss, KGB (par pur narcissisme).
Promis cette fois-ci, nous reviendrons pour vous compter nos aventures avant le 6 avril et nous prendrons des photos.
Semaine rythmée par les coupures de courant pendant le dîner.
Vendredi, nous sommes parties à l'aventure: en effet, on est retournées à la "Terrasse du bonheur", mais cette fois-ci sans Didier. On l'a très bien vécu, jusqu'à ce que la coupure de courant qui nous y avait amenées frappe aussi. Plus de lumière, plus de musique, plus de télé... Finalement, l'électricité est revenue alors que nous avions repris la route de la maison, songeant qu'Alex n'allait sûrement pas tarder à arriver.
Nous avons ensuite ré-expérimenté les boîtes béninoises au cours d'une soirée riche en danse, rencontres et émotions, alors qu'à 2h15 nous étions sur le point d'aller nous coucher, ayant abandonné tout espoir qu'Alex vienne réellement nous chercher, lui qui était censé arriver à 19h.
Dimanche matin, visite de Daagbé, le village où aura lieu la prochaine mission Bénin, et accessoirement le village où vit une partie de la famille d'Alex.
Dimanche soir, retour au Saloon car nous n'aurions pour rien au monde raté le petit concert qui nous avait tant enchantées (sauf adjudant Prévot, K.O technique après la réunion avec Alex). Mais arrivées sur place, ô surprise! Ce n'était plus un concert mais un one-man show qui se déroulait sur "scène". Un béninois déchaîné qui donna de sa personne pour imiter les blancs danser en Europe, les africains (qui selon lui en font beaucoup trop), les filles qui sont prêtes à renier tout honneur pour attirer l'attention du mâle (à ces mots, il tira sur ses hanches un string et déhancha son popotin de manière scandaleuse)... Bref, un sacré numéro. D'ailleurs à notre arrivée il ne manqua pas de nous saluer (Alex, Karen et Beryl) par un : Eh! Il a amené son enfant et la mère de son enfant!
Après avoir observé les couleurs respectives de chacun d'entre nous, on en a donc déduit que dans sa tête, Karen était la fille de Beryl et Alex. Because f*ck logic.
A la fin, il précisa aussi que les métis faisaient l'amour comme des escargots tandis que chez les blancs, c'était avec un compteur. Vers 00h30, départ pour le Pacha, où Karen et Beryl se firent alpaguer par des nigérians en rut. Les beaux yeux de Karen firent aussi craquer un Indien quelque peu insistant et mystérieux à sa façon.
Lundi, reprise du boulot (car oui, même si on en parle moins, on travaille aussi!) mais sans Internet... En effet, la clé 3G n'ayant pas supporté que Didier l'utilise pour suivre les match de la coupe d'afrique (CAN), elle avait rendu l'âme dimanche dans la journée, et avec elle s'en alla notre raison de vivre. Elle est revenue aujourd'hui mardi, quand Alex est allé acheter une recharge. Il s'en sera fallu de peu avant que l'une d'entre nous ne se jette de la terrasse du 2e étage de la maison... Mais nous revoilà!
Pépites du jour:
Trouvé dans une monographie de la commune de Toviklin: "En élevage conventionnel, les animaux sont le plus souvent en divagation." On vous laisse imaginer.
Pendant que Karen et Beryl lisaient sur la terrasse alors que les salles de classe en face étaient occupées, elles se firent aborder par les enfants de la façon suivante: "Blanche! Blanche!" puis voyant qu'elles ne réagissaient pas : "Métis! Métis! BLANCHE! METIS"
Pour finir, dédicace spéciale aux nouveaux soutiens sur Ulule: Koffi, Vincent G, Jean-Marie M, Odile M, Nathalie P, Claire S, Marie-Catherine & Thomas A, Sylvie P, François P, Jean-Jacques P !
Suite du rapport.
Après une soirée éprouvante vendredi (lecture et dodo à 22h), on a attaqué le samedi avec force et volonté. Une journée somme toute paisible, que nous aurions mise à profit pour faire la sieste si seulement nous avions su ce qui nous attendait! En effet, la soirée débuta plutôt calmement, par concert de jazz (Gilles Lionel Loueke) au Centre Culturel Français.
Après avoir appris qu'Alex (maître de stage/grand frère/geôlier) était rentré du Burkina le soir-même, on est donc rentrées à la maison accompagnées d'Adé, amie d'Alex chargée de s'occuper de nous en son absence. Sa première phrase fut : "Alors, on sort ou quoi ?" (phrase à laquelle nous nous empressâmes d'acquiescer énergiquement).
Nous voilà donc parties pour une nuit plus que longue.
Le premier arrêt fut d'une durée de 6h dans la boîte baptisée "The Club" (23h-5h), suivi par le Makoomba (5h-6h, où nous avons croisé le sosie béninois de Lil Wayne, 50cm plus court).
Et cerise sur le gâteau, le poulet attiéké de 6h à 7h au bord de la route, alors que le soleil se levait. Inutile de préciser que durant ces escales, nous avons passé très peu de temps assises...
C'est donc un chouïa fatiguées (encore euphémisme) que nous nous couchâmes, vers 7h30, pour nous lever vers 15h, "déjeuner" un riz-poisson à 17h et partir en ville.
Après un après-midi plutôt paisible donc, Alex nous emmena au Mojito, un bar/boîte censé être lounge à certains moments, histoire de manger quelque chose avant d'aller dormir. 22h, nous voilà donc dans une alcove plus que confortable, à siroter des mojitos et grignoter des croque-monsieurs, tandis que du rap us nous martelait les tympans.
Suite des réjouissances: direction le Saloon, un resto-bar avec une grande terrasse en bord de lagune (rien que ça), où nous eûmes la surprise d'avoir un concert fort fort sympathique et pour le moins atypique. En effet, ce groupe nous régala de Kool & The Gang, Andrea Bocelli (prestation plus qu'honorable d'ailleurs), Jimmy Cliff, P-Square (groupe nigérian), Garou, Santana, Michel Telo, Jason Mraz, bref, la Star'Ac n'avait qu'à aller se rhabiller. On sait désormais où on ira tous les dimanche soir.
Après avoir été invitées à un barbecue mardi soir par des amis d'Alex -et constaté au passage que la pratique du baise-main n'était pas un anachronisme au Bénin- nous reprîmes la route de la maison et allâmes nous aliter sous nos bienfaitrices moustiquaires.
Pépites béninoises du jour:
Je veux un béguin de toi.
Je n'ai pas peur de la mort, j'ai peur du sable.
Elle a une forme de bouteille Coca-Cola.
Tais-toi! Tu es qui même ? Tu n'as jamais pris l'avion! (entendu lors d'une rixe à la sortie d'une boîte)
On en profite aussi pour remercier nos "Early Birds", i.e. ceux qui ont déjà contribué à soutenir notre projet sur Ulule (http://fr.ulule.com/numerique-benin/) car grâce à eux, il est sorti de sa couveuse! Merci donc à Christine Prévot, sa voisine, anahmo9, "quelqu'un de France", Yvette Bonhoure, Valérie Martin, et last but not least, "16bbcc319e1c4e8a879ee2e9ec3a94"!
N'hésitez pas à aller faire un tour si vous voulez aussi nous soutenir!
Fin de la transmission.
Voici maintenant 5 jours que nous avons accosté en terre vaudou, plus communément appelée République du Bénin.
Les premiers temps furent quelque peu déstabilisants: après avoir vidé la cale, nous avons organisé notre vaste campement. Très vite, il a fallu se rendre à l'évidence: sur les 35 pièces de la maison, 30 étaient fermées et 2 étaient généreusement mises à notre disposition. Après 2 heures de lutte acharnée et trois mètres de ficelle plus tard, nos lits à baldaquins insectes-proof (ce que le français lambda appellera moustiquaire) étaient installés.
Tant d'efforts et 30° à l'ombre nous menèrent naturellement à notre première Béninoise.
La Béninoise, déf: nom propre féminin. Breuvage à base de houblon servi dans des bouteilles étonnamment grandes pour un prix étonnamment petit, ie 500 FCFA (0.70€) pour 63 cL.
Nous avons aussi fait connaissance de l'équipage de bord:
- Didier, Togolais d'origine, électron libre de 16 ans, résidant de façon permanente dans la maison, ne fut pas peu surpris de nous revoir. 2 jours seulement et déjà quelques phrases assassines à la sauce béninoise à son actif. @Beryl "Tu n'as pas d'os, tu es un invertébré" ou encore "corps présent esprit absent"...
- Le gardien de la maison, un féroce félin de 1.5kg ou plutôt une petite chatte fétichiste des pieds et surtout des tongs. A ce jour, nous n'avons toujours pas résolu le débat autour du petit nom que nous allons lui donner : Dexter, Georges Tron, Georgette, Georgina, Georgi, Peton, Petonne, Panard, Pied.
Lundi: la quête du Saint-Graal a.k.a Internet.
La suite a été une semaine de travail au rythme de la clé 3G capricieuse, et de quelques Béninoises bien méritées.
Hier mercredi nous avons découvert avec enthousiasme (euphémisme) ce qui deviendra très certainement notre Q.G détente. Bar de quartier dans lequel, pour la première fois de notre vie, nous nous sommes senties exotiques.
Le corsaire Didier nous a proposé d'assister aux cérémonies de la fête vaudou en ce jour férié, mais à peine eut-il fini sa phrase que le moussaillon Karen prévoyait déjà de quitter le navire de peur de s'attirer la foudre d'esprits malveillants. Gaby et Beryl vous raconteront donc leurs aventures prochainement, si elles ne reviennent pas transformées en poulets.
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